Acropora suharsonoi, unique et rare en même temps !
Plongeant Bali depuis plus de 20 ans maintenant, c’est un corail qui m’est très familier. Il m’a fallu parcourir sous l’eau de nombreux autres endroits pour me rendre compte, non seulement de son extrême rareté, mais aussi du fait qu’il n’a pas d’égal dans le monde corallien, Acropora suharsonoi est vraiment une espèce à part, d’une beauté unique.
Pendant des années, il a été sur-collecté dans les environs de Bali et était disponible, de culture ou sauvage pour des clopinettes, par des personnes qui en faisaient le commerce sans vraiment l’apprécier à sa juste valeur. Maintenant, qu’on ne peut plus en obtenir, enfin nous pouvons maintenant lui donner le respect qu’il mérite.
Une zone de répartition assez restreinte
Donc, sa zone de répartition est assez restreinte puisqu’elle s’étend du bout de la côte Est de Java jusqu’à la fin des petites îles de la sonde, à l’Est du Timor oriental. Sachant que c’est sur Bali et Lombok qu’il est le plus courant et devient de plus en plus rare au fur et à mesure que l’on s’éloigne vers l’Est. Cette zone est très étroite puisqu’elle ne s’étend que sur 1200 km de long, par une centaine de km de large.
Une espèce unique
Cette espèce est tellement unique, qu’il suffit de la voir une seule fois pour être capable de la reconnaître. Il est pratiquement inutile de la décrire … Elle ne possède pratiquement pas de corallites radiales, mais seulement des corallites axiales effilées, coniques et extrêmement longues. Elles peuvent atteindre une dizaine de centimètres de long. C’est ça qui la rend unique. Seule quelques corallites radiales naissantes apparaissent à la base des corallites axiales. Les colonies sont corymbes formant un plateaux horizontal d’où partent les corallites axiales longues et verticales.
Le nom provient du Dr Suharsonoi, célèbre scientifique du centre national de recherche Indonésien et directeur du département d’océanographie et spécialiste des coraux.
Quel Habitat ?
L’habitat de ce corail, est la pente corallienne, en général à partir d’une dizaine de mètres de profondeur. On peut le trouver moins profond, mais souvent à l’ombre d’autres coraux. Et ceux jusqu’à plus d’une cinquantaine de mètres de profondeur. On les trouve dans les zones plus calmes et turbides du nord des petites îles de la sonde. Je ne l’ai jamais trouvée sur la côte sud, elle n’aime donc pas les fortes houles et les courants froids de l’océan Indien.
Sa maintenance
En aquarium on veillera donc à ne pas l’éclairer directement en la plaçant sur un petit promontoire, bas, près du fond et pas directement sous les lampes dans une zone où le courant n’est pas trop important. En général cela correspond aux côtés de l’aquarium. Comme toutes les espèces qui vivent un peu profondément, elle a des capacités d’adaptation plutôt importantes. C’est donc une espèce parfaitement adaptée à la captivité. Ce qu’elle n’aime pas c’est la concurrence. Si elle se trouve au milieu d’espèces agressives ou poussant très rapidement, il y a des chances qu’elle perde la bataille. Des apports nutritifs sont importants. Mais au vu du nombre restreint de polypes, ce n’est pas non plus sa priorité. Un petit nourrissage de nuit et sous cloche peut quand même être intéressant.
Il y a quelques souches qui sont plus précieuses. La souche jaune, probablement issue d’une hybridation avec A. caroliniana, est plus rare, mais la vraie rareté c’est la souche rose qui est très rare.
En espérant que ces quelques informations permettront de garder vivante cette souche dans le milieu aquariophile.
