Montipora : retour aux fondamentaux

Posté le 15 mars 2019 par
Montipora tuberculsosa : cette espèce est toujours identifiée comme M. danae. Hors, M. danae fait partie du groupe à larges verrues comme M. palawanensis. Mais en fait les verrues ne sont pas assez grosses et il fait partie du groupe aux tubercules de surface évidentes.

La famille des Montipora est probablement un des groupes qui apporte le plus de confusion. Si tous les Acropora sont branchus et possèdent un polype unique et différent à la pointe de chaque branche ; les Montipora, eux, sont beaucoup plus complexes à définir. Il y en a des branchus, des encroûtants, des foliacés, des massifs … parfois certaines espèces ont même plusieurs formes sur la même colonie. Alors qu’est ce qui les définit exactement ?

Montipora peltiformis fait partie des espèces encroûtantes où les polypes sont entourés de papilles. En zoomant sur la photo on peut l’observer.

Tout d’abord, ils font partie de la famille des Acroporidae, caractérisée par l’absence de columelle (colonne centrale du chalice, sous le polype), des septes arrangés en 2 cycles et un squelette assez poreux. Leurs polypes sont petits faisant entre 2 et 4 mm de largeur.

Si l’on est équipé d’un microscope, les particularités squelettiques, sont plutôt évidentes. Malheureusement, ça ne nous aide que très rarement. Donc, même si l’apparence de la colonie est différente, les détails de surface restent les mêmes. C’est donc les détails de surface qui ont leur importance, les détails du coenosteum.

À savoir : on trouve sur la surface des tubercules, des crêtes ou des sillons si les corallites sont aux sommets de nodules ou immergées ou si les corallites sont entourées de papilles.

Bref, l’importance réside dans toute une série de détails cutanés. Une loupe, un microscope ou une photo macroscopique permettant de zoomer, ainsi qu’un petit bout de squelette mort, sont donc indispensables à l’identification jusqu’au niveau de l’espèce pour les Montipora.

Ensuite, selon ‘Veron’, la famille est divisée en 12 groupes différents, à partir de là, comme avec les Acropora, il suffit de procéder par élimination.

Malheureusement la coloration est rarement utile car l’éventail de coloration est particulièrement diverse chez les Montipora.

Malgré cela quelques espèces sortent vraiment du lot, et leur forme superficielle est facilement reconnaissable. Montipora caliculata, M. stellata, M. undata, M. palawanensis ou M. cebuensis par exemple sont facilement discernables.

Les Porites sont pratiquement le seul groupe avec lequel ils peuvent être confondus. Sauf que les polypes de Porites partagent souvent les mêmes murs. Ceux ci sont donc mitoyens, alors que chez Montipora, ils sont éloignés. Les polypes sont plus compacts sans coenosteum entre eux (contrairement à Montipora). Ce même coenosteum n’est pas élaboré comme celui de Montipora. Ensuite les chalices de Montipora n’ont pas de columelle, et sont creux, alors que ceux de Porites, en ont une et sont pleins, et denses. La plupart du temps, la surface de Porites ressemble aux alvéoles d’un nid d’abeilles.

En fait ces deux genres sont assez différents et faciles à séparer. Remonter jusqu’à l’espèce est le plus important challenge.

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