Les Trachyphyllia Indonésiens

Posté le 7 juin 2019 par

En attendant de pouvoir partager avec vous quelques photos des Trachyphyllia geoffroyi que vous pouvez trouver en boutique et provenant d’Australie, voila quelques images de ceux d’Indonésie et de l’endroit où on les trouve ici.

Un magnifique Trachyphyllia geoffroyi, au milieu d’un endroit avec des forts courants de marée. Notez le substrat assez grossier.

Ces coraux peuvent se révéler délicats si ils ne sont pas maintenus dans des conditions idéales. Leur métabolisme est très lent, ils poussent très lentement, et je vois maintenant des spécimens d’Australie vieux de plusieurs centaines d’années. Ce serait dommage de ne pas leur fournir des conditions optimales et de les voir dépérir. Alors que ceux sont des animaux qui dans des conditions adaptées sont très faciles à maintenir.

Profondeur et éclairage du Trachyphyllia geoffroyi

Tout d’abord, ceux sont des coraux que l’on rencontre en général à partir d’une certaine profondeur. Normalement à partir d’une vingtaine de mètres, et ils commencent à devenir abondant à partir de 30 m.

Mais sur des zones avec l’eau très turbide, on peut les rencontrer à partir de 5 m de profondeur. La visibilité dans ces zones est souvent en dessous de 1 m, ce qui limite grandement la pénétration de la lumière. Donc côté lumière, on évitera une lumière intense, et on optera pour le fond du bac, un éclairage faible à base de LED bleu les mettra en valeur. Comme ils vivent aussi en profondeur, ils préfèrent aussi des températures plus faibles. 22-24 C paraît être le bon compromis pour eux.

Substrat

Les larves se fixent sur un morceau de roche, et ensuite, sous l’effet du poids en grossissant, l’attache casse, et ils deviennent libres. On les trouve généralement sur un sable fin, mais aussi souvent sur un substrat de débris de coraux. Dans un lit d’Anacropora ou de Cyphastrea, bref des morceaux de coraux assez brut, et anguleux. Mais toujours sur un substrat sablonneux, jamais sur des rochers. Ils possèdent comme beaucoup de coraux libres, la capacité en se gonflant, et dégonflant, de se déterrer du sable après des tempêtes, mais cela est très coûteux en énergie pour eux. Donc on les aidera lorsque cela arrive.

Nourrissage dans le milieu naturel

J’ai eu la chance d’en voir à de nombreuses reprises, et j’ai pu remarqué une chose. Il existe 2 types de zones à Trachyphyllia. Il y a des zones où l’on ne trouve que des petits spécimens. Comme dans les lagons au milieu de récifs éloignés. Et des endroits où ils atteignent une taille plutôt importante, allant jusqu’à 30 cm de longueur. Il m’a fallu quelques années pour comprendre ce phénomène. Je pensais que c’était juste une question d’âge, mais en fait c’est une question de nourrissage. En effet, au fond des lagons éloignés, où l’eau est claire,  il n’y a pas beaucoup de nourriture disponible, et les T. geoffroyi que l’on trouve à cet endroit sont petits. Ils survivent en profondeur, surtout grâce à la luminosité présente due à l’eau claire, mais n’obtiennent finalement que peu de nourriture. Au contraire dans les endroits sales, où l’eau est très turbides et où souvent il y a de forts courants de marée, des mangroves pas très loin la nourriture est donc abondante. C’est également le cas dans des passes recouvertes de coraux mous qui créent les turbulences nécessaires pour que la nourriture se retrouve plaquée sur les fonds. Ou encore des cuvettes de sable ou les particules vont se déposer mais aussi ces endroit très particuliers qui produisent des tourbillons, et donc concentrent nourritures et larves dans des courants descendants. J’ai appris à lire les courants, et comprendre où aller chercher ces animaux, et maintenant je ne me trompe que rarement.

Nourrissage dans l’aquarium du T. geoffroyi

Tout cela pour dire que le nourrissage est évidemment d’une importance majeure. Comme tous les coraux, ils exposent leurs tissus à la lumière la journée et leurs tentacules à la nourriture la nuit. Il faut donc les acclimater à être nourris la journée. Leur donner le temps de sentir le repas et de se préparer pour ça en sortant ses tentacules. Le métabolisme de ces animaux est assez lent, mais petit à petit ils comprennent plutôt vite et s’ouvriront rapidement. Bien évidemment, si vous pouvez rester constant quant à l’heure du nourrissage, le corail s’ouvrira automatiquement en temps et en heure. Une nourriture assez large mais pas trop, 2-3 mm est parfait, soit en granulés, soit des morceaux de poisson, crevette… Ce qui est riche en acide aminés, avec un petit bain dans une solution de vitamines au préalable est parfait. Un nourrissage bi-hebdomadaire suffit de quelques morceaux à peine suffiront.

Voilà les idées de base pour la maintenance de ces animaux. En espérant que cela vous aide et que cela aide aussi ces animaux.

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