Coraux : que se passe t-il en Indonésie ?

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Depuis maintenant plus d’un an, les exports de coraux d’Indonésie ont été bloqués par la ministre des pêches Indonésienne.

La situation est compliquée pour pas mal de boutiques. Mais surtout aussi pour pas mal de cultivateurs de coraux qui doivent continuer à dépenser pour maintenir leurs fermes. Même si la contre attaque pour palier à ce manque de coraux se met en place, cela va prendre encore un peu de temps.

Petits rappels sur l’exploitation des coraux en Indonésie

Depuis les années 2000, beaucoup de choses se sont passées. Le première compagnie qui a obtenu sa licence de culture et d’export est Bali Aquarium. Depuis de nombreuses autres ont suivies, jusqu’à atteindre 54 sociétés au cours de l’année 2017.

Un groupe d’Acropora sur une table de culture en Indonésie

Une table de colonies mère d’acropora austera sur une ferme en Indonésie

Une table de colonies mères d’Acropora robusta dans une ferme en Indonésie.

La culture de corail, tout comme l’export de sauvages est sous la tutelle du Ministère des forêts. Tout cela à cause des permis CITES qui regroupent une majorité d’espèce provenant des forêts. Donc le ministère des pêches n’a aucune autorité en ce qui concerne les coraux. Alors que toute l’activité se passe dans son domaine de responsabilités et de compétences, ce qui est une première source de léger désaccord à régler.

En presque 20 ans, de nombreuses réglementations ont été mises en place. Et on peut même dire que la réglementation était plutôt complète, mais quelques règlements importants ont été abandonnés. Ainsi, il avait été décidé que tous les exportateurs de coraux sauvages devaient obtenir leur licence de culture pour pouvoir continuer à exporter des coraux sauvages. Le grand plan du gouvernement était qu’en 2021 l’export de coraux sauvages allait être arrêté. Cela laissait largement le temps aux exportateurs, d’organiser la culture de toutes les espèces. Malheureusement ces plans ont été abandonnés sous l’influence de quelques lobbys.

les variétés rouges d’Acropora tenuis étaient très populaires avant l’arrêt des exportations.

Les coraux de culture Indonésiens sont d’une beauté et une diversité inégalée.

Une magnifique colonie d’acropora millepora verte sur une ferme de mariculture Indonésienne.

Les événements récents décisifs

En 2017 le département des pêches à mis à jour quelques irrégularités qui était trop compliquées à instruire, ils ont donc préféré tout arrêter.

Même si au tout début de la mariculture de coraux, il existait une association des cultivateurs de coraux, celle-ci a vite été phagocytée par l’association des exportateurs de coraux. Donc, la mariculture et la collecte des coraux sauvages était représentée par la même association.

En 2016 le gouvernement a donné son avis négatif pour les investissements concernant la collecte de coraux. Et il a décidé de fermer ce secteur plus tôt que prévue.

Voilà les principaux points qui plantent le décor.

Depuis l’arrêt des exportations de coraux

Une fois l’export stoppé, des négociations ont été entreprises par l’association des exportateurs. Mais comme celle-ci se focalisait sur la réouverture de tout le commerce, sauvage comme mariculture, pour faire plaisir à tous les membres, elles n’ont pas abouties.

Énormes colonies mères d’Acropora dp bleues créant un véritable récif artificiel abritant de nombreux poissons.

Magnifique colonie mère d’Acropora robusta sur une ferme Indonésienne.

Colonies mère d’acropora austera sur une ferme de mariculture Indonésienne

C’est alors que sous l’influence des premiers cultivateurs de coraux, Bali Aquarium en tête, une association de producteurs de coraux a de nouveau été créée à l’automne dernier : KPKHN, pour groupe de cultivateur de coraux de l’archipel Indonésien. Elle englobe 15 des premiers cultivateurs de coraux. https://www.facebook.com/kpkhnmariculturecoral/

Et tout le travail réalisé il y a presque 20 ans a été repris à zéro.

Cette association s’est différenciée des exportateurs de coraux sauvages et milite pour la réouverture de la mariculture de coraux de façons écologique et pérenne.

Et maintenant ?

Cette association à réussi à ouvrir des discussions avec le ministère des pêches et une nouvelle réglementation dépendant de ce ministère est en cours de discussion. Lorsque cette nouvelle réglementation sera en place, les exports de coraux de culture pourront reprendre.

Les boutures d’espèces longues et fines comme A. formosa, sont ideales, car elles restent petites et il n’y a pas de lésion ouverte. Ces animaux sont beaucoup plus solides que ceux sauvages.

Les Acropora subulata tricolores sont exportés d’Australie, mais ils ne sont pas aussi solides que ceux Indonésiens.

Les Acropora millepora violets étaient très populaires, et sont difficile à trouver maintenant.

Suite à la réélection du président Jokowi, un nouveau gouvernement va être nommé. Mais même si il existe une faible chance que le poste de ministre des pêches change. Il n’y a que très peu de chance que la politique en matière de pêche soit modifiée réellement.

Donc toute la réglementation existante est en train d’être revue, adaptée au département des pêches et révisé pour éviter les infractions. Un lourd travail est en cours et cela va prendre quelques mois avant de porter ses fruits. Mais aussi pour que tout se mette en place, que de nouvelles technologies soient appliquées, que le personnel nécessaire soit formé…

Maintenant que les grande élections sont passées, et les résultats sont enfin officiels, on devrait voir une accélération des événements.

Ce qui est sûr, c’est que l’export de coraux Indonésiens ne sera jamais plus comme avant. Plus contrôlé et plus limité, il sera plus à l’avantage des Indonésiens. Si cela n’est pas le cas, il n’y a aucune raison pour le gouvernement Indonésien de l’ouvrir.