La plus grande transplantation de coraux jamais effectuée sur la grande barrière de corail

Posté le 27 juillet 2019 par

En Mai de cette année, Ultra Coral Australia en collaboration avec une grande entreprise touristique de la grande barrière de corail, Cruise Whitsundays, qui opèrent un ponton touristique dans une passe de la grande barrière de corail sur le récif de Hardy au large de l’archipel des whitsundays ont effectué la plus grande transplantation de coraux jamais effectuée sur la grande barrière de corail.

Une large colonie de Turbinaria reniformis en train d’être déplacée.

Ainsi le ponton reefworld qui a subi des dommages importants lors du cyclone Debbie le 27 Mars 2017 a été enlevé pour être réparé et modifié. Ses ancrages, qui ne seront pas réutilisés car le ponton sera déplacé, et un nouveau système d’ancrage utilisé, doivent être enlevés. Conformément à la réglementation dans le parc marin de la grande barrière de corail ils doivent être enlevés sans endommager d’animaux. Hors ces deux ancrages de plus de 200 m de long ainsi que les blocs de bétons qui les soutiennent étaient recouverts de coraux. Tous les coraux ont dû être enlevés et déplacés à une dizaine de mètres de distance.

C’est un travail titanesque, qui a été longuement préparé. Ainsi une équipe composée de Nic, le propriétaire et collecteur de la société, son responsable scientifique, le docteur Ciemon Caballes, ainsi que moi même pour Ocean Gardener ont œuvré. Après plusieurs visites de mise en place, nous avons déplacé quelques 4800 coraux de plus d’une quarantaine d’espèces. Chaque chaîne était découpée en 3 zones : La pente récifale de 2 à 30 m de profondeur, le platier de 0 à 3 m de profondeur, qui est la partie la plus compliquée à travailler à cause du courant et des marées et enfin le lagon de 0 à 6 m de profondeur, qui est la partie la plus jolie.

Plusieurs visites de mise en place pour réaliser un état des lieux, et préparer la mise en place des transects et des zones où les coraux seraient replantés. Ce récif est encore en bonne santé donc trouver des zones abîmées où il y a assez de place pour planter un certain nombre de coraux est assez compliqué. Ensuite il nous a fallu 8 jours à 3, avec 6 à 8 heures de plongée par jour pour accomplir ce travail. Heureusement que nous travaillions au narguilé, ce qui nous permettait de rester pratiquement aussi longtemps qu’on le souhaitait sous l’eau, dans la mesure où les paliers de décompression étaient respectés.

Le permis ne nous autorisait pas à utiliser des outils électriques, ou mécaniques. On a du donc tout enlever au marteau et au burin. Les épaules et les doigts étaient douloureux! Pour coller le seul produit autorisé était une colle époxy marine qui demandait beaucoup de travail pour la mélanger. Dans la mesure du possible, nous nous somme efforcés d’enlever les colonies entières, pour éviter d’avoir à coller trop de petits morceaux, ce qui est très laborieux.

Dans le lagon, comme il était impossible de trouver des endroits sans coraux, et les colonies faisaient plusieurs mètres de hauteurs, nous avons récolté des pierres mortes, pour faire un récif, et nous avons collé les petites colonies dessus et stabiliser le tout avec de grosses colonies de coraux.

Ces zones vont être contrôlées tous les mois pendant 1 an, et tous les 3 mois pendant 4 années supplémentaires.

Un jardin de corail complètement recréé sur une zone sableuse dépourvue de corail

Ce fut une expérience incroyable, réalisée par des aquariophiles et des scientifiques. La connaissance des techniques de bouturage et des espèces et de leur habitat étaient critique dans la réalisation de ce projet. D’autres projets sont en cours de préparation. Pour une fois que notre passion peut se retranscrire dans la protection des récifs, c’est une grande avancée. Et je ne peux attendre les prochains projets.

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