Tubipora musica, le corail mou qui voulait devenir dur

Posté le 17 juillet 2019 par

Tubipora musica est tombé injustement dans les oubliettes de l’aquariophilie récifale. Sont statut officiel de corail mou ne joue pas en sa faveur alors que c’est un corail magnifique, facile à tenir, et qui contrairement à d’autres coraux mous dans le même registre, ne devient pas invasif.

Tubipora
Le détail des polypes de cette souche australienne nous rappelle la dentelle

Un corail mou

Tubipora
Une polype de Tubipora musica avec ses 8 tentacules

Malgré son squelette rouge très caractéristique, le corail orgue est un corail mou. En effet, ses polypes possèdent 8 tentacules alors que chez les coraux durs, ils sont en multiples de 6. Mais comme il colonise les endroits peu profonds et agités, il a dû s’adapter et produire des fondations solides. Celles-ci se présentent sous la forme de petits tuyaux rouges vifs et compactes, avec une couche horizontale les liant entre eux tous les quelques centimètres. D’où le nom commun de corail orgue, pour des raisons évidentes, lorsque l’on observe le squelette.

Beaucoup de courant pour Tubipora musica

Comme on vient de le dire, Tubipora musica aime les lagons peu profonds et agités. Il préfère même la partie devant, dessus et derrière la barrière exposée, où les vagues cassent. Lorsque les vagues sont trop fortes, le polype rentre s’abriter dans son conduit solide. C’est donc un corail qui ne craint pas d’être trop près des pompes. Il faut être sûr qu’il ait des moments de répit pour pouvoir sortir et s’alimenter. Ils aiment aussi une eau très oxygénée, une bonne qualité d’eau et un éclairage très intense. Il arrive de rencontrer des colonies qui vivent un peu plus profondément. Les polypes sont plus écartés et plus gros que sur les colonies très compactes de la zone supérieure.

Une maintenance plutôt facile

Malgré un habitat où tous les paramètres sont poussés à leur maximum, comme beaucoup de coraux mous, c’est une espèce qui s’adapte et pardonne quelques divergences. C’est donc une très bonne espèce pour les débutants si la lumière et le courant sont suffisants. Une fois la stabilité atteinte, on peut faire le saut vers plus de SPS. Après, comme tous les coraux mous, il suffit de regarder la forme des tentacules pour comprendre qu’un nourrissage régulier à base de phytoplancton et zooplancton fin est nécessaire.

Une des particularité de Tubipora musica, c’est de résister aux assauts de coraux durs plutôt agressifs, comme les F. ancora, E. glabrescens, Galaxea fascicularis … ce qui peut être très intéressant dans l’aquarium, pour remplir des espaces ou d’autres espèces succomberaient. Il ne produit pas de longs tentacules balayant. Il est donc résistant, mais pas agressif.

Tubipora
Un Tubipora musica en train de recouvrir un Fimbryaphyllia ancora. Peu de coraux peuvent se le permettre…

Quelques souches spectaculaires de Tubipora musica

Il existe quelques souches absolument magnifiques, beaucoup de vert métallique, de bleu ou de blanc. Le blanc est une couleur rare chez les coraux. C’est donc un ajout tout à fait intéressant. Mais je pense que ce qui est le plus beau chez cette espèce, c’est la forme des polypes, des tentacules et des bouches qui existent dans une variété de formes, de longueur, de dessin tout à fait impressionnante. C’est donc intéressant de collectionner quelques souches différentes et de les regrouper dans une zone de l’aquarium et ainsi obtenir un bouquet, un massif de polypes de couleurs et formes mélangées mais qui coexistent ensemble.

Partager sur

Toutes les actualités