Les Zooxanthelles : des organismes de plus en plus complexes
On entend parler tous les jours des Zooxanthelles et de la symbiose avec les coraux. Comment ces dinoflagellés, assez rudimentaires, peuvent jouer un rôle aussi important dans la survie des coraux ?
On rappelle que pour les coraux vivant dans les zones peu profondes, les Zooxanthelles peuvent fournir au corail jusqu’à 90 % de ses besoins en carbone et différents photosynthétats (molécules issues du processus de photosynthèse) nécessaires à son métabolisme dont aussi pas mal d’oxygène.
Il y a un demi-siècle, on pensait qu’il n’y avait qu’une seule espèce, Symbiodinium adriaticum. On s’est vite rendu compte qu’il en existe en réalité plusieurs ‘souches’ qu’on a fini par nommer « A, B, C, D » … bref, une dénomination vraiment basique et à la hauteur du vide de connaissances qui nous habitait à cette époque.
Quelques dizaines d’années plus tard, aujourd’hui, on parle de plus d’une centaine d’espèces différentes. Récemment, quatre autres espèces ont été découvertes au Nord de la Mer Rouge, qui pourraient expliquer la capacité des coraux de cette région à supporter des températures plus élevées. Les Zooxanthelles sont alors au centre de toutes les attentions.
Ainsi maintenant on dénombre pas moins de 9 genres / ‘clades’ et plus d’une centaine d’espèces de Zooxanthelles connues à ce jour.
Les coraux présentent des assemblages intra-spécifiques, inter-spécifiques, à variabilité spatiale et temporelle. C’est-à-dire que chaque espèce de corail peut utiliser une ou plusieurs espèces de Zooxanthelles. Ces populations « internes » aux coraux de Zooxanthelles peuvent varier selon son habitat, la saison, la marée … Ils en tirent alors des bénéfices variables car chaque espèce de Zooxanthelle présente des caractéristiques, des rendements, des adaptations différents.
Caractéristiques majeures connues des différents clades :
- Clades A et B : présents chez les coraux soumis à une forte intensité lumineuse.
- Clade C : trouvé chez les coraux soumis à une plus faible intensité lumineuse.
- Clade D : offre une meilleure tolérance aux élévations de température.
- Clades F et G : présents dans les coraux vivant en profondeur.
On se rend compte que le monde des Zooxanthelles est très complexe. Ainsi dans le Golfe Persique, certaines Zooxanthelles, supportent des températures allant jusqu’à 38 degrés. Mais leurs rendements sont assez faibles et la croissance de ces coraux s’en voit ralentie.
Dorénavant, les Zooxanthelles sont le centre de toutes les attentions en ce qui concerne le sauvetage de ce qu’il reste à sauver en terme de récifs et lutter face aux dégâts causés majoritairement par l’Homme.
C’est pour cela que les chercheurs Australiens parlent d’évolution assistée, et espèrent adapter des espèces de Zooxanthelles à des températures plus élevées et les inoculer aux coraux.
Bref les Zooxanthelles sont très importantes pour nos coraux. Quand seront-elles enfin disponibles pour nous, récifalistes, et quand pourrons-nous enfin nourrir et proposer à nos coraux une diversité de souches suffisantes pour qu’ils s’adaptent au mieux à nos bocaux ?!
PS : merci à Laurent Fouré, notre ami biologiste pour ses rappels.