LPS/SPS quelles différences de maintenance ?

Posté le 2 juin 2020 par
Les Acanthophyllia deshaesyana font partie des LPS.

Cela fait maintenant plus d’un an que nous essayons de décrire les habitats particuliers de pas mal d’espèces différentes de coraux.

Un habitat classique de LPS avec Fimbriaphyllia paradivisa. Notez l’eau turbide.

Je remarque que des raccourcis sont souvent faits, que les LPS ont des besoins très différents des SPS. Mais on oublie aussi qu’il y a des SPS qui vivent très bien dans les environnements de LPS, et vice versa.

Un petit peu de vocabulaire pour commencer: LPS pour coraux durs à gros polypes et SPS pour coraux durs à petits polypes.

Qualité d’eau

C’est là le plus gros malentendu. Une grosse partie des gens pensent que comme les LPS proviennent de zones turbides. Que nous appelons maladroitement ‘sales’. Cela veut dire qu’ils préfèrent des taux de nutriments (principalement Nitrates et Phosphates) plus élevés que leurs confrères SPS.

Un Fimbraphyllia ancora dans un lagon turbide de la grande barrière de corail.

En réalité, une eau turbide et ‘sale’, veut dire qu’elle est riche en particules et donc en nourriture. Mais que comme l’eau des SPS, c’est une eau pauvre en nutriments. Et donc un système ULNS (Ultra Low Nutrient System, pour eau pauvre en nutriments) convient tout à fait et donne même de meilleurs résultats pour la maintenance des LPS.

Alors d’où vient cette légende ? Probablement que la majorité des LPS ont un métabolisme plus lent. Ensuite ils ont des réserves lipidiques plus importantes. De plus ces habitats côtiers ont des conditions plus variables. Tout cela les rend plus solides que des SPS. Mais les LPS ne vont jamais aussi bien que lorsque l’on doit rajouter des Nitrates dans un bac et les nourrir régulièrement.

Ce Catalaphyllia jardinei Indonésien est capable d’attraper de grosses particules.

Les bacs de SPS ne nécessitent que quelques nourrissages de phytoplancton principalement irrégulièrement. Et encore lorsque l’on cherche une croissance rapide ou une production d’œufs. Alors que les LPS sont plus dépendant de nourrissages réguliers car ils sont moins éclairés. Ils sont donc plus hétérotrophes que les SPS.

On notera au passage que ces observations sont exactement les même pour les coraux mous.

Luminosité et Circulation

Il est clair que les LPS préfèrent un éclairage moins intense, voir même faible, et très bleu.

Ce Trachyphyllia geoffroyi Indonésien par 30 m de fond vit sur un substrat meuble et léger, chargé de particules fines.

Il est aussi clair que les LPS ne nécessitent pas une circulation très intense. Ils préfèrent des courants laminaires. Opposé à la houle de surface. Qui comme les marées changent de direction toutes les 6 heures, avec une période de 60 mn pour l’étal très calme, une intensification progressive sur 120 mn, 60 mn intense, 120mn de régression et ça recommence dans l’autre sens.

Nourrissage

Cet Acanthophyllia deshaesyana est en train de se nourrir de particules marines legères qui lui tombent dessus. Notez les tentacules partiellement ouverts.

Par contre ils ont besoin de nourrissages réguliers. Et c’est là que ça se complique. Qui dit nourrissage réguliers, dit pollution. Alors même si il est tout à fait possible de leur donner la becquée, de nourrir de façon ciblée en petites quantités et donc que presque toute la nourriture soit ingérée. Cela crée quand même des pollutions. Une très bonne maintenance et une partie technique complète sont donc impératives. Une très bonne circulation d’eau, un réacteur à algues, un refuge, un écumeur efficace … sont donc nécessaires.

Ce n’est donc pas parce que les LPS ou les coraux mous sont plus résistants qu’ils ‘ont besoin’ d’une eau de mauvaise qualité. Au contraire. Ils seront les plus beaux dans un système pauvre et montreront leur satisfaction lorsque des ajouts de nitrates seront nécessaires.

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