Manonichthys splendens, une splendeur caractérielle !
J’ai toujours adoré photographier les Pseudochromidae. Leurs curiosités mêlées à leur territorialité en font des poissons remarquables à observer dans le milieu naturel, comme dans un aquarium. Ils prennent des poses intéressantes et reviennent toujours vous observer des mêmes endroits.
Manonichthys splendens est donc une terreur récifal et ne devrait être maintenu que dans un nano seul ou dans un bac de coraux, avec des poissons plus gros et plus agressifs que lui. Cette teigne passe en effet son temps dans le milieu naturel à patrouiller son territoire, souvent autour d’une grosse éponge tonneau et à chasser vivement n’importe quel concurrent. Une vraie boule de testostérone, qui devra se défouler sur quelqu’un. Hormis ce tempérament quelque peu intempestif, c’est un poisson parfaitement adapté à la maintenance récifale. De plus quelques compagnies le produisent en élevage. Une autre raison de ne pas s’en priver, surtout que les individus issus d’élevage sont souvent moins agressifs.
Classification
Les Pseudochromidae font partie des mérous. Le nom est une combinaison de manon grec qui est une sorte d’éponge, et d’ichthys pour les poissons, se référant au comportement spongieux des espèces de ce genre. Splendens: provient du latin splendeo signifiant brillance, en référence à sa coloration frappante.
Description de Manonichthys splendens
C’est un poisson spectaculaire, avec des barres noires à travers les yeux, un museau et un visage pâles, les bords des écailles sombres créant des lignes longitudinalement vers le bas du corps jaunâtre, la queue jaune, les nageoires dorsale, ventrale et anale avec des marges bleues. Il atteint une longueur maximale de 13 cm.
Distribution
On trouve cette espèce dans le Triangle de corail, entre les Philippines, l’Indonésie, la Papouasie, le nord de l’Australie et jusqu’aux îles Salomon à l’ouest.
Habitat de Manonichthys splendens
On trouve cette espèce, dans le lagon et les récifs turbides longeant la côte. Il préfère les tombants, généralement proches des coraux et des éponges. On le trouve souvent associé à des éponges tubulaires ou tonneau entre une douzaine de mètres de profondeur jusqu’à une quarantaine. Il vit habituellement en solitaire, mais parfois par paire.
Maintenance
A cause de sa territorialité, il peut se révéler délicat à maintenir avec d’autres poissons dans un petit volume. 100 l seront au minimum nécessaire pour un seul individu. Il ne sera pas intimidé par les autres poissons et défendra son territoire, même contre des poissons deux à trois fois plus grands que lui. Il mangera les petites crevettes ornementales. Il faut donc faire très attentions aux autres poissons avec qui on va le mélanger. Poissons Anges, Chirurgiens, Balistes ne lui posent pas de problème, mais tout autre Pseudochromidae, petit labre, gobie … risque de devenir un souffre douleur pour lui.
En ce qui concerne le régime alimentaire, les produits tels que filets de poissons ou de la chair de crustacés, les palourdes et autres aliments carnés marins devraient constituer la majorité de son alimentation. Dans le milieu naturel, ils se nourrissent de vers, petites crevettes et poissons. Comme la majorité des mérous, ce sont des poissons solides qui tombent rarement malades.
Bref, un poisson très intéressant mais qu’il faut éviter d’acheter sur un coup de tête et veiller avec qui on le maintient.