Thalassianthus hemprichii, l’anémone de feu qui porte bien son nom
Thalassianthus hemprichii est une anémone très colorée que l’on rencontre régulièrement dans le milieu naturel mais qui n’est que très rarement maintenue en aquarium. La raison principale est qu’aucun poisson clown ne les fréquente dans le milieu naturel. Alors que cela peut arriver en aquarium. Ses colorations incroyablement vives en font cependant des animaux particulièrement attractifs, et quelques spécificités les rendent aussi très intéressantes. On l’appelle anémone de feu, non pas à cause de sa coloration vive, mais de sa piqûre douloureuse.
Description
Le genre Thalassianthus est caractérisé par les grappes de tentacules sphériques (nématosphères), souvent de couleur vive, présents sur les lobes externes de son disque oral ; la marge du disque est en outre annelée de courtes, tentacules légèrement dendritiques. Les deux jouent vraisemblablement un rôle défensif. Comme les anémones ‘tapis’ Stichodactyla étroitement apparentées, le disque oral est bordé de rangées radiales de tentacules (un trait inhabituel chez les Actiniaria). Mais ceux-ci diffèrent en ayant de courtes branches latérales qui donnent un aspect plumeux.
Le disque oral est plat. La colonne est légèrement colorée, parfois avec des taches fines ; des verrues ternes et non adhésives. Les amas de nématosphères sont généralement petits et peuvent avoir une forme arrondie ou ovale. Leur coloration est vive : elles sont beiges ou violets, souvent avec une pointe verte fluorescente.
Les tentacules endocoéliques, sur le disque oral se déclinent dans des tons de rouge, bleu, vert, ou brun. Ils remplissent la majeure partie du disque oral. Ces variations de forme, de courte et touffue à longue et branchues, permettent d’imiter les coraux mous comme Briareum et Xenia. Ce qui rend l’anémone plus discrète vis à vis de prédateurs comme certains poissons papillons.
Cette apparence semblable à un tapis est unique pour le genre et ressemble plus à un Stichodactyla, soutenant la relation étroite révélée par les données génétiques.
Habitat
Elle préfère les habitats récifaux peu profonds (< 10 m), en haut des pentes récifales. Dans des zones relativement exposées et fortement éclairées. On la trouve dans tout l’Indo-Ouest Pacifique.
Coloration
L’éventail de colorations est large et attractif. On peut trouver cette espèce dans les ton verts, violet, bleu, rouge… bref l’éventail complet des colorations vives des anémones.
Souvent des lignes radiales de tentacules radiaux de coloration différente sont présents, ce qui donne une apparence bicolore à l’anémone.
Maintenance
Cette espèce n’a jamais été observée hébergeant des poissons-clowns à l’état sauvage, bien que cela se produise souvent en captivité. Par contre, elle arbore presque tout le temps des crevettes comme Thor amboinensis ou Periclemenes brevicarpalis, P. sarasvati, ou Ancylomenes venustus ainsi que les autres membres du genre.
Sa maintenance nécessite un éclairage intense, un brassage puissant et quelques nourrissages réguliers. Une fois par semaine, une petite crevette ou moule fera parfaitement l’affaire. Elle pourra aussi se contenter des restes des nourrissages destinés aux poissons. C’est une espèce assez solide, dont la maintenance est plutôt aisée. Et comme elle dépasse rarement les 30 cm de diamètre, contrairement aux autres anémones ‘carpet’. C’est un candidat de choix pour de petits bacs.
On notera toutefois, que des recherches ont montré que trois espèces d’anémones, appartenant à la famille des Thalassianthidae – (Cryptodendrum adhaesivum, Thalassianthus hemprichii et Thalassianthus aster) – contiennent des toxines peptidiques des canaux sodiques de type 2 capables de causer la létalité des crabes d’eau douce. Leur piqûre est donc douloureuse, et sa manipulation se fera avec précaution, en utilisant des gants et des récipients. De plus, des nouvelles toxines de structure moléculaire complexes qui semblent être d’un nouveau type ont été isolées chez cette espèce. Ce qui ajoute une autre raison de s’en méfier.