Orphek Natura iCon – Test complet
Sortie il y a quelques mois, la dernière rampe LED pour aquariums récifaux Orphek Natura iCon passe au crible de nos appareils de mesure : spectre, PAR, dissipation thermique. L’occasion également de parler de son installation et sa programmation.
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Présentation
Connue pour les rampes « Atlantik », Orphek a voulu proposer une rampe encore plus poussée dans son développement, en donnant la possibilité de se rapprocher le plus possible d’un éclairage naturel, mais aussi un éclairage qui satisfait davantage les aquariophiles avec une puissance de lumière bleue et violette, responsable de la fluorescence des coraux.
L’Orphek Natura iCon dispose de 78 doubles cellules LED, disposées en 13 colonnes et 6 lignes, réparties sur la quasi totalité de la rampe. La plupart de ces cellules sont de deux couleurs d’émissions (hormis les blancs 18 K et les bleus 450 nm). Chacune est équipée d’un cône de diffusion optique, pour à la fois optimiser la diffusion des couleurs, et réduire les pertes de puissance. Ce ne sont pas moins de 13 couleurs de LED qui équipent la Natura iCon, qui annoncent une large liberté de création de spectre lumineux.
Côté finition : une plaque qualitative d’acrylique recouvre la platine LED, montée sur un solide chassis aluminium traité contre la corrosion. Il englobe deux ventilateurs et dispose de sorties d’air latérales.
Enfin, l’alimentation est une MeanWell. Ce sont des alimentations réputées pour leur longévité et qualité. Un câble de 2,85m relie la rampe à l’alimentation et 1,5m entre l’alimentation et la prise.
Prix moyen constaté : 713,95 € (site officiel Orphek)
Solutions d’installation
Au déballage, nous pouvons voir un kit de suspension qui vient se visser dans les 4 trous présents sur le chassis de la rampe. Cela permet une installation rapide si vous disposez d’un plafond assez costaud (et surtout des chevilles adaptées !), ou sur un meuble ou autre support présent au-dessus de votre aquarium.
Sinon, vous pouvez opter pour les bras de fixation Orphek Universal Mounting Arm Kit. En aluminium peint en noir, leur finition est impeccable. Leur épaisseur garantit le soutien du poids de la rampe (3,2 kg ), et les fixations larges à la vitre de l’aquarium équilibre le tout. Petit détail : 2 guides câbles sont présents au dos d’un des deux bras, et des plaquettes en plastique permettent de protéger le verre (de 10 à 20 mm d’épaisseur) en serrant les vis. Grâce à un système coulissant, il est possible d’ajuster la profondeur et la hauteur d’accroche de la rampe (jusqu’à 45 cm) , ce qui est pratique pour moduler à la disposition du décor, d’élargir la surface éclairée ou au contraire la concentrer pour avoir plus de puissance sur une zone plus réduite.
Le seul bémol à l’installation : idéalement être 2 (ou être costaud et ambidextre, et prévoir tout ce qu’il faut à portée de main). Un pour tenir la rampe, l’autre pour visser calmement de chaque côté.
Prix constaté : 139 € le kit
Il est possible d’ajuster la position avant-arrière de la rampe.
Composition en LED et spectres
Comme évoqué précédemment, l’Orphek Natura iCon dispose pas moins de 13 couleurs de LED, allant des UV (390), violet (400-415 nm), bleu (420, 430, 450, 460 nm), cyan (470, 480 nm), du blanc 18 000 Kelvin, de l’ambre (590 nm), du rouge (670 nm) et infrarouge (740 nm).Voici la quantité de chacune, et leur couplage selon 6 canaux de programmation.
Voici les spectres mesurés par nos propres moyens.
Tout d’abord, le spectre tous canaux à 100%. On remarque une nette domination des longueurs d’ondes comprises entre 400 et 480 nm, ainsi que les pics correspondant aux différentes couleur de LED composant la rampe.
Voici les spectres de chaque canal individuel (cliquez pour agrandir) :
Ci-dessous, nous avons superposé le spectre total relatif de l’Orphek Natura iCon avec les spectres d’absorptions relatifs des pigments photosynthétiques et photoprotecteurs (diadinoxanthine) majeurs des coraux :
On remarque un soin particulier d’Orphek à proposer dans ce modèle de rampe LED des longueurs d’onde correspondant aux pics d’absorption de ces pigments, ce qui permet à l’aquariophile à la fois de trouver un spectre qui lui plait visuellement, mais surtout, qui fait sens biologiquement parlant pour nos coraux.
Enfin, après plusieurs mois d’utilisation, nous (et surtout les coraux du bac de test !) sommes satisfaits du spectre suivant. Les tissus des coraux sont bien gonflés et colorés. Certains LPS comme des chalice, Blastomussa et Pectinia space invader ont développé davantage de pigments orange par exemple.
Celui-ci est obtenu avec les pourcentages : Canal 1 à 5%, Canal 2 à 45 %, Canal 3 à 100%, Canal 4 à 100%, Canal 5 à 80% et Canal 6 à 20%.
Mesures d’intensité : PAR / PFFD
Après les spectres place aux mesures de puissance, d’intensité lumineuse utile à la croissance des coraux : le PAR (ou plus scientifiquement correct, le PPFD). Il est exprimé en umol de photos/m2/sec, l’unité standard. Les mesures ont été faites avec l’ensemble des canaux à 100%, puis avec le spectre testé sur notre aquarium, à 20, 40 et 60 cm sous la rampe, et sur une surface maximale recommandée par la marque de 80 x 60 cm . Les mesures ont été faites à l’air libre, sur table de mesure, sans vitres qui réfléchiraient la lumière. De plus, la pénétration dans l’eau avec le remous en surface est très différente d’un bac à l’autre, et même au sein du même bac. Ainsi, les mesures sont comparables d’une condition à l’autre et d’une rampe à l’autre.
L’Orphek Natura iCon montre des valeurs de PAR mesurées sur notre banc de test élevées. Tous canaux à 100%, on relève des valeurs supérieures à 700, et même 1000 à 20 cm sous la rampe. A 40 cm, les valeurs rencontrées passent la barre des 400 au centre de la zone de mesure. Enfin, à 60 cm, les mesures s’échelonnent entre 200 et 270 toujours sur la zone centrale.
Passons aux mesures de PAR avec le spectre utilisé sur le bac de test. Ce bac contient tous types de coraux : SPS (Acropora, Stylophora, Montipora), LPS (Euphyllia, Blastomussa, Scolymia/Homophyllia, Australlophyllia, Pectinia, Goniopora…) et mous (Zoanthus, Rhodactis, Clavularia). Le spectre obtenu permet un bon équilibre entre la lumière bleue pour stimuler la fluorescence des coraux, et blanche pour garder un rendu naturel au zénith. Pour gagner de la puissance, vous pouvez augmenter les 2 premiers canaux, en notant que le canal 1 rend l’éclairage plus chaud (jaune-orangé), et le canal 2 davantage blanc froid (cyan). Malgré une utilisation respective de 4 et 45 % de ces deux premiers canaux, la puissance est au rendez-vous aux 3 niveaux de mesure :
Dissipation thermique
La dissipation thermique est un point important dans la conception d’un éclairage LED. Les propriétés électriques des LED induisent une production de chaleur lors de leur fonctionnement, il est alors important que cette chaleur soit dissipée dans l’air ambiant.
Ici, elle se fait par 2 ventilateurs dirigés vers le chassis aluminium. Ceux-ci sont malheureusement audibles dans une pièce de vie (salon/salle à manger). Voici quelques relevés avec une application smartphone Sonomètre
- Bruit ambiant, rampe éteinte : 33,4 db
- Bruit avec Orphek Natura iCon à pleine puissance : 39,3 db
- Bruit avec Orphek Natura iCon à pleine puissance en mode silencieux : 37,1 db
Voici les relevés avec la caméra thermique de la rampe :
Consommation – électricité et autres caractéristiques
Voici quelques détails techniques supplémentaires sur la rampe LED Orphek Natura iCon :
- Dimensions (Lxlxh en mm) : 367 x 210 x 48 mm
- Poids : 3,2 kg
- Consommation maximale annoncée : 150 w
Nous avons également mesuré ces différentes unités électriques, tous canaux à 100%, notamment la consommation et le facteur de puissance. Celui-ci est de 0,96, ce qui peut être traduit par une utilisation efficace de 96% de l’énergie que la rampe consomme.
L’application Orphek iCon
L’Orphek Natura iCon est, comme évoqué, programmable depuis l’application Orphek iCon. Voici sa présentation.
Moment inévitable, la création d’un compte sur lequel seront accessibles tous vos appareils compatibles avec cette application, et les autorisations de sécurité.
Une fois votre compte créé, vous pouvez ajouter les rampes à porter de réseau. Pour cela, vous devez activer le Bluetooth, et vous connectez à votre réseau Wifi domestique. Ceci permettra par la suite un accès instantané à vos éclairages Orphek connectés, sans avoir à réactiver à chaque fois Bluetooth et Wifi.
Après les formalités, place à la programmation ! Vous tombez sur la page d’accueil avec par défaut, le programme en court. En bas, vous pouvez naviguer entre les menus « Control », « Expand », ‘Settings » et « Dashboard ».
Commençons par le premier.
Le menu « Control » affiche 4 boutons sur le haut : « Sun Moon Sync », pour synchroniser la rampe avec des cycles lunaires et solaires selon une localité au choix (nous y reviendrons plus bas), « Quick » pour la prise en main manuel de la rampe et mettre en place un spectre pour une durée définie, et enfin « Program » pour la création d’un programme quotidien d’éclairage. Enfin « Send » permet d’instaurer et sauvegarder les modifications.
Sur le mode « Program, vous avez en visuel le programme tel qu’il est. Dessous, vous pouvez ajouter un point avec « + », en supprimer « – » et passer d’un point existant à un autre avec « < » et « > ». Glissez alors la barre en pointillés sur le schéma pour vous placer à l’heure désirée pour les différents points de changements de spectres, mettez les curseurs des différents canaux à l’intensité voulue, et appuyez sur « + » pour créer le programme de votre choix.
Entre le graphique et les curseurs des canaux se trouvent 4 icônes : le bouton « play » permet de simuler en accélérer le programme, le second bouton efface complètement le programme pour partir d’une page blanche, le troisième permet d’enregistrer le programme créé dans une bibliothèque disponible en cliquant sur le 4ème bouton (liste).
Ici, le mode « Quick » permet un contrôle direct manuel, qui s’arrêtera pour repasser en mode « program » après un certain temps :
L’Orphek Natura iCon, grâce à sa composition en LED, permet d’être au plus proche de la nature, mais aussi grâce à la possibilité de simuler les cycles jours/nuit, et l’intensité de l’éclairage lunaire selon le cycle naturel, et à la localité de votre choix ! Pour cela, rendez-vous dans le mode « Sun Moon Sync ». Vous pouvez choisir d’activer ou non ces modes, et en cliquant sur la localité enregistrée (ici Port Douglas, sur les côtes des récifs Australiens), vous pourrez la choisir. Attention, en choisissant un endroit à l’autre bout du monde, vous aurez une plage d’éclairage en adéquation avec le fuseau horaire correspondant. Pour instaurer les heures de lever et coucher du soleil, et la période d’éclairage lunaire, activer le bouton « Auto/Custom ». Vous pourrez alors modifier manuellement, en cliquant dessus, les différents horaires pour correspondre à vos souhaites d’heure d’allumage/extinction.
Passons au menu « Expand ». Celui-ci permet d’instaurer différents effets et options : épisodes nuageux, mode « méduse » (jellyfish – ici, l’éclairage alterne entre différentes couleurs pour mettre en avant le bal des méduses et leurs tissus ondulant), cycle lunaire simplifié, acclimatation (adaptation progressive de vos coraux à la nouvelle rampe ou nouveaux réglages). « Timing » permet de créer des scénarios jour par jour, et « simple setting » est une façon alternative de créer un programme avec l’intensité de chaque canal et les heures de lever et coucher de soleil voulues.
Le menu « Settings » permet de modifier certains réglages comme l’heure, les unités, mode 12/24h etc.
Enfin le menu « Dashboard » permet de connaître l’état actuel de la rampe :
L’avis Récifal News
On a aimé :
- La puissance délivrée, même sans utiliser la pleine puissance des blancs
- Le spectre riche et diversifié de bleus et violet (400-480 nm)
- Les différentes couleurs de LED pour coller à l’absorption des pigments principaux des coraux
- La réactivité de l’application et le mode lunaire très abouti
On aime moins :
- Le refroidissement plutôt bruyant à pleine puissance
- Le besoin de passer par le mode « Quick » pour avoir un aperçu du spectre « en direct », mémoriser les % des différents canaux que l’on souhaite, puis créer le programme avec ces réglages
Note générale
Mesures de PAR et spectres effectuées à l’aide d’un spectroradiomètre d’amplitude 190 – 850 nm avec résolution de 0,5 nm / Mesures thermiques à l’aide d’une caméra thermique FLIR / Mesures électriques à l’aide d’une prise compteur électrique
par Axel, Master en Biologie marine – Fonctionnement et Gestion d’écosystème marin à la faculté de Lille – Spécialisation photosynthèse, lumière et phytoplancton.
Retrouvez l’univers Orphek sur leur site internet.