Montipora digitata : la ‘mauvaise herbe’ récifale
Montipora digitata est un grand classique de l’aquariophilie récifale. Pendant des années, il a été dénigré car trop commun, trop facile. Cette espèce étant pratiquement introuvable en provenance d’Australie, le retour de la mariculture Indonésienne le rend à nouveau désirable. Tant mieux, car on le trouve fantastique.
L’identification des Montipora est une histoire d’aspérités de surfaces et demande d’inspecter de près le relief présent entre les polypes. La présence ou l’absence de tubercules, de verrues, de crêtes, de fausses … c’est ce qui nous intéresse et sépare les différentes espèces, avec la forme de la colonie.
Caractéristiques de Montipora digitata
Les colonies sont digitées, ou arborescentes, mais avec peu de bifurcations. Les corallites sont immergées, et petites. Enfin, le coenosteum, la partie entre les polypes, est lisse. C’est donc cela qui le caractérise.
La grande difference avec M. samarensis, est que chez ce dernier les corallites sont solitaires. Chaque polype possède son propre trou. Alors que chez M. digitata, ils peuvent être plusieurs à occupé la même vallée.
Cependant il faut noter, qu’il est fort probable que l’on ait affaire à un complexe de plusieurs espèces. Seule une analyse ADN future pourrait confirmer cela.
Habitat
L’habitat de Montipora digitata est très particulier : il s’agit de la partie la plus haute et abritée du récif. On le trouve souvent émergé à marée basse. Il est donc au sommet des récifs, dans les lagons ou les baies abritées dans quelques centimètres d’eau, souvent au milieu de vasières ou dans les débris de coraux. Il colonise même parfois la lisière des mangroves.
Maintenance de Montipora digitata
C’est donc une espèce robuste, qui à part quelques nudibranches parasites, ne craint pas grand chose. Mais comme il vit dans peu de hauteur d’eau en milieu naturel, on pourra l’exposer à une lumière très intense. Il n’a pas besoin d’un courant sur-puissant et appréciera des nourrissages réguliers.
C’est donc un SPS plutôt facile que l’on pourra conseiller aux aquariophiles débutants avec les SPS.
Une particularité découverte grâce aux test ICP, est que c’est une des rares espèces de corail dur qui consomme le baryum, élément qui s’accumule souvent dans certains bacs car il peut être légèrement en excès dans certains sels.
Colorations
L’éventail de coloration trouvé chez M. digitata est assez large. En effet on le trouve en brun, bleu, violet, rouge, orange, vert. Mais la souche la plus recherchée est celle appelée ‘forest fire’ pour « feu de forêt », et qui est verte aux polypes rouges.
Bref, c’est une espèce parfaitement domestiquée et qui devrait trouver sa place dans n’importe quel aquarium récifal qui se respecte. Sa maintenance est simple, sa croissance rapide et de nombreux aquariophiles peuvent se l’échanger.