Les poissons corallivores ont un impact plus important que l’on pensait
Une nouvelle publication américaine de l’université de Santa Barbara, a mis en évidence l’impact de poissons prédateurs de coraux tels que certains poissons perroquets, la majorité des balistes et des poissons-ballons.
Un impact plus important que prévu
Les chercheurs de l’UC Santa Barbara ont en effet découvert que les jeunes coraux sont assez vulnérables aux prédateurs que sont les balistes et les poissons-ballons, qu’une colonie se retrouve seule sur le récif ou entourée par d’autres coraux de ce même type. Des expériences ont été menées sur les récifs de Moorea en Polynésie française, pour étudier les mécanismes qui permettent aux coraux de réapparaître après de grosses perturbations tels que des cyclones, les grosses houles, les explosions de populations d’étoiles de mer ou des blanchissements de masse. Ces phénomènes anéantissent des populations entières de coraux sur certains récifs, mais ces coraux sont capables de revenir en quelques années. Les scientifiques ont regardé de plus près le facteur limitant créé par les prédateurs.
Ils ont donc planté des boutures d’Acropora pulchra sur le récif. Certaines étaient protégées par des cages métalliques, et d’autres non. Et après 30 jours sur le récif, ils ont découvert que presque toutes les boutures non protégées avaient disparues, alors que celles protégées étaient en parfaite santé.
Les espèces de poissons prédateurs impliquées dans cette expérimentation étaient : Balistapus undulatus, Balistoides viridescens et Arothron meleagris. Balistoides viridescens est un énorme Baliste capable d’infliger de gros dégâts sur un récif, lorsqu’il dégage un Echinoderme ou pour faire son nid. Les Juvéniles s’attaquent aux coraux, et les adultes sont connus pour attaquer les plongeurs lorsqu’ils défendent leurs nids.
La prédation diminue lorsque la population de corail augmente
La prédation est évidemment diluée lorsque la population de corail est importante, mais après des événements de mortalité massive, celle-ci pose un problème. Au contraire, un phénomène important a été mis en évidence pour la survie des coraux : l’impact positif de certaines demoiselles herbivores, qui cultivent un petit champ d’algues au milieu des branches. Même si elles tuent une partie du corail pour cultiver leurs algues, elles éloignent les autres prédateurs du corail. Ainsi, à partir d’une certaine taille, lorsque ces demoiselles s’installent au sein de la colonie d’Acropora, elles ont un impact significativement positif sur la croissance du corail, même si elles en tuent une partie.
Des larves qui cherchent les crevasses
Avec l’essor des expérimentations sur la reproduction sexuée des coraux, on est toujours à la recherche de supports de fixation parfaits pour leurs larves. Malheureusement, les larves préfèrent souvent se fixer entre les supports testés, dans les interstices, dans les les crevasses, où la lumière pénètre peu finalement. Cela est probablement la conséquence de la prédation. Alors que sur les nouvelles petites colonies, tout le corail succombe aux attaques des prédateurs, ceux-ci n’infligent que des petites blessures aux colonies lorsqu’elles sont suffisamment grandes.
Des observations très importantes pour la culture de corail et la restauration de récifs
Ces observations sont très importantes pour les cultivateurs de coraux et restaurateurs de récifs. Cela montre l’importance de l’installation de nurseries où les boutures de coraux sont protégées des prédateurs. Cela nous informe également qu’il faut transplanter des quantités importantes de coraux au même moment et au même endroit pour des opérations de restauration réussies. En effet, une colonie de corail isolée aura des difficultés pour survivre.
Cela fait des années que nous observons ces phénomènes sur les fermes de coraux. La science l’a enfin mis en évidence.