Les Acropora tabulaires sont les piliers de la régénération des récifs
Une étude récente, parue au journal pour la biologie de conservation (https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/conl.12817) montre que les Acropora tabulaires sont les plus rapides pour re-générer des récifs. En effet, de nouvelles recherches montrent que les coraux tabulaires emblématiques de la Grande Barrière de Corail peuvent régénérer les habitats des récifs coralliens à un rythme 14 fois plus rapide que tout autre type de coraux durs.
Nous savions maintenant depuis plusieurs décennies que ces coraux tabulaires étaient un indicateur primordial de la bonne santé des récifs. On se rend compte qu’ils ont un rôle encore plus important.
Cette nouvelle étude qui souligne l’importance des Acropora tabulaires est dirigée par l’Institut australien des sciences marines (AIMS) en collaboration avec la Great Barrier Reef Marine Park Authority, l’Université du Queensland et The Nature Conservancy. Elle a montré que la récupération globale des récifs ralentirait considérablement si les coraux tabulaires diminuaient ou disparaissaient sur la Grande Barrière de Corail.
L’auteur principal, le Dr Juan Carlos Ortiz, a déclaré : »Les coraux tabulaires ont une croissance incroyablement rapide. Les habitats dans les pentes exposées des récifs se rétablissent des perturbations à un rythme 14 fois plus élevé – c’est plus de deux décennies plus vite – lorsque les coraux tabulaires sont abondants. Leur grande forme plate en forme de plaque offre une protection vitale aux gros poissons dans les zones récifales peu profondes et sert d’abri aux petits poissons, certaines espèces étant presque entièrement dépendantes des coraux tabulaires. Même après leur mort, ces coraux ont de la valeur, car leurs squelettes sont le lieu de prédilection des jeunes coraux de tous types pour s’installer. »
Les auteurs suggèrent que la protection des coraux tabulaires pourrait être un objectif de gestion supplémentaire. Cibler la gestion sur un type de corail particulier en fonction de sa fonction écosystémique – plutôt que de leur seul risque d’extinction – serait révolutionnaire en termes de gestion écosystémique.
« Les Acropora tabulaires sont encore fréquemment observés sur les récifs externes, mais leur présence ne doit pas être considérée comme acquise car ils sont vulnérables à plusieurs impacts combinés. Ces coraux ne supportent pas bien l’intensification du stress thermique, sont facilement tués par les dommages causés par les ancres, très sensibles aux maladies et constituent le repas préféré des étoiles de mer à couronne d’épines (Acanthaster planci). La bonne nouvelle est que nous pouvons prendre des mesures concrètes pour protéger ces coraux, telles que le contrôle ciblé des étoiles de mer à couronne d’épines et les restrictions d’ancrage. »
Le scientifique et co-auteur de l’étude de l’Université du Queensland, le professeur Peter Mumby, a déclaré que si les coraux de table favorisaient des taux de récupération élevés, ils n’apportaient pas nécessairement une biodiversité élevée. « Nous savons que les coraux tabulaires rendent un grand service à ces récifs, mais ce n’est pas une solution miracle pour la récupération. La protection des coraux tabulaires pourrait faire partie d’une série d’actions qui examinent la récupération des récifs, avec d’autres gestions axées plus spécifiquement sur la protection de la biodiversité. »
Le professeur Mumby a déclaré qu’il était également important de se rappeler que la plus grande menace pour les récifs coralliens était bien le changement climatique, et qu’une action mondiale efficace pour réduire considérablement les émissions était primordiale pour protéger les récifs coralliens.
Compte tenu de leur fonction écosystémique extraordinaire, la recherche a indiqué que les coraux tabulaires devraient également être pris en compte dans les initiatives de restauration de récifs, comme l’augmentation de la couverture ou biodiversité corallienne ou la colonisation assistée.