La limace mangeuse de Montipora enfin décrite

Posté le 7 février 2020 par

Cette peste qui nous rencontrons dans nos aquariums depuis plus d’une vingtaine d’années et responsable de la mort de milliers de Montipora a enfin un  petit nom : Phestilla subodiosus. Pouvoir mettre un nom sur ce parasite dévastateur est un premier pas avant de trouver des solutions pour l’éradiquer ou la contrôler.

A: Phestilla subodiosus adulte de 4 mm, B: Adulte se nourrissant sur un Montipora sp. C: Masse d’oeufs sur un Montipora sp.

Voici la publication par un ami de l’université de Hong-Kong, Adam Wang, dont le nom sera célèbre dans notre industrie dans quelques années.

Le nom d’espèce subodiosus provient du latin et veut dire odieux, vexatoire par rapport à la frustration que ce parasite peut provoquer chez les possesseurs de Montipora en aquarium.

Les Nudibranches qui appartiennent à ce groupe sont caractérisés par un cerata (filaments dorsaux et latéraux) de forme particulière. Elles se nourrissent exclusivement de différentes espèces de coraux. Comme beaucoup de Nudibranches, ils possèdent une mâchoire avec des radules modifiées pour pouvoir racler le corail et se nourrir de ses tissus. Ils sont hermaphrodite, ce qui explique leur facilité de prolifération.

Holotype préservé de 2 mm de long. A: vue ventrale, B: Vue dorsale, C: Masse d’œufs

Ils sont difficiles à repérer à cause de leurs petites tailles, leur camouflage efficace et des mœurs nocturnes. Malheureusement cette publication n’établit pas des traitements efficaces. En général des petites zones de Montipora vivant blanches et mortes près des extrémités ou près de la base sont les signes d’une infestation. On trouve alors souvent juste en dessous, ou dans une anfractuosité ces nudibranches microscopiques bien cachés. Ils sont blancs, parfois avec des taches plus sombres, probablement à cause des dinoflagellés (Zooxanthellae) ingérées dans les tissus des coraux.

Une mise en quarantaine, des bains de produits désinfectants, en utilisant une poire de cuisine pour les déloger, couper à la scie à bande les zones mortes où les nudibranches pourraient y laisser des œufs sont des actions primordiales pour les contrôler ou dans le meilleur des cas, les éradiquer.

Agrégation sur un spécimen vivant de Montipora sp. Les flèches blanches indique les individus métamorphosés et les cercles blancs, les masses d’œufs.

Certains labres du genre Marcopharyngodon, ou Thalassoma ont été décrits comme prédateurs de ces parasites, et peuvent permettre de contrôler une réapparition une fois l’éradication manuelle effectuée.

D’après cette publication, ces nudibranches se nourrissent exclusivement de membres du genre Montipora. Des Acropora, Echinopora et des Porites leur ont été offerts : ils n’y ont pas touché.

En attendant de pouvoir éradiquer ce parasite facilement, nous pouvons maintenant y mettre un nom dessus.

 

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