Démarrer un aquarium récifal : le matériel obligatoire et considérations
Se lancer dans l’aquariophilie, et encore plus l’aquariophilie marine peut paraître invraisemblable sans les connaissances de base. Qu’est-ce qui est nécessaire ? Qu’est-ce qui est du bonus ? A quoi servent tous ces appareils et produits ? Voici un premier article pour aborder l’essentiel : que faut-il ABSOLUMENT dans un premier temps pour démarrer un aquarium marin. Nous verrons dans d’autres articles le matériel technique de base pour approfondir et améliorer cet équipement de base, puis les appareils sophistiqués pour pousser encore plus loin l’expérience récifale.
Article sponsorisé par :
L’aquarium
Cela paraît évident, pour démarrer un aquarium, il faut une cuve, mais laquelle ? Voici les considérations à prendre en compte : forme, taille, type de filtration, qualité du verre.
La forme de l’aquarium
- La plus répandue est la cuve rectangulaire. Préférez autant que possible une cuve plus large que haute, l’agencement du décor sera plus aisé et visuellement satisfaisant, vous éviterez le côté « empilage » du décor.
A la mode récemment, le format « shallow » est une cuve rectangulaire avec une faible hauteur d’eau par rapport à la profondeur (25 à 30 cm de hauteur pour 50 à 60 cm de profondeur par exemple). Placée sur un meuble à bonne hauteur, il permet de profiter de votre récif vu du dessus. Il permet également de placer un grand nombre de coraux grâce à sa surface, alors qu’il est plus difficile d’agencer un décor sur la hauteur d’un bac avec une plus grande hauteur d’eau.
Un autre format de cuve rectangulaire est devenu populaire il y a quelques années : le « séparateur de pièce » ou « peninsula ». Il se caractérise par 3 faces « visibles », se plaçant perpendiculaire à un mur. Dans un intérieur, il permet de séparer deux espaces de vie. Et côté aquariophile, il multiplie les joies de profiter de tableaux différents selon que l’on observe d’un côté ou de l’autre, ou à son extrémité.
- Le bac cubique est également courant, surtout de petite taille, avec différentes marques proposant des gammes d’aquariums « cubes » de 20 à 90L. Le défi est de composer un décor central jusqu’à 2/3 de la hauteur tout en laissant de la place autour pour la pousse des coraux et la nage des poissons. Il limite également le choix des poissons, certains ayant besoin de se dégourdir les nageoires en faisant des pointes de vitesse. Un bac long est donc à privilégier pour eux.
Certains aquariums proposent la vitre avant bombée. En soi, cela n’ajoute pas de contrainte pour le vivant que vous y placerez. Mais, la courbure du verre induit une déformation visuelle lorsque vous regarderez l’aquarium plus ou moins marquée selon le degré de courbure du verre, l’angle et la distance depuis lesquels vous regardez l’aquarium.
La taille de l’aquarium
Vous avez opté pour un format, maintenant, réfléchissons à sa taille. Trois facteurs sont à prendre en compte : votre budget, la place et les espèces que vous souhaitez maintenir.
- Tout d’abord le budget : il vaut mieux anticiper ce critère. Qui dit plus gros, dit plus cher pour la cuve en soi, mais également l’équipement qui l’accompagne. Il est préférable de prendre un aquarium de taille raisonnable et pouvoir l’équiper correctement et le maintenir sur le long terme, que de viser trop gros, et ne pas pouvoir l’équiper en conséquence. Un mauvais démarrage à cause de compromis sur le matériel est la cause de l’arrêt de nombreux aquariums. Aussi, un aquarium plus gros a un coût de maintenance sur le long terme plus élevé notamment l’électricité, l’eau et les consommables. L’un des pôles les plus variables et couteux selon la taille de l’aquarium est l’éclairage : 20 cm plus large ou plus long et deux rampes LED seront nécessaires pour éclairer suffisamment toute la surface du bac alors qu’une seule suffirait pour une cuve légèrement plus petite.
- L’emplacement de l’aquarium chez vous est important pour son choix. Comme évoqué précédemment, qu’il soit rectangulaire, « shallow », « peninsula », cubique, d’angle… un aquarium ne s’intègre pas de la même manière chez vous. Évitez un emplacement trop exposé à la lumière naturelle : elle favorisera l’apparition d’algues. Aussi, un aquarium trop gros ou trop petit n’aura pas le même effet visuel dans votre intérieur. Une astuce pour cela : utilisez du scotch de peintre pour délimiter au sol et/ou au mur le contour de l’aquarium. Vous pouvez aussi utiliser des cartons ou du polystyrène pour mieux appréhender le volume qu’occupera l’aquarium chez vous. Laissez 5 à 10 cm entre l’aquarium et le mur pour installer facilement les appareils et passer les câbles. Pensez également à disposer d’une alimentation électrique à portée de câble.
- Dernier critère important pour le choix du volume de l’aquarium : votre projet de population. Que ce soient les poissons comme les coraux, tous ne sont pas adaptés à n’importe quelle taille de bac.
Pour les grands poissons nageurs comme certains labres, le poissons-chirurgiens, poissons-papillons et poissons-anges, il est essentiel de leur proposer de beaux volumes de nage, notamment dans la longueur. Si votre projet de lancer un aquarium se base sur l’envie d’avoir absolument une/des espèces précises, renseignez-vous sur leurs besoins, et réfléchissez si cela colle avec votre budget et la place que vous pouvez y allouer.
La réflexion inverse est également possible. Si vous n’avez pas une shortlist de poissons à maintenir absolument, montez votre aquarium selon le budget et/ou la place chez vous, et choisissez parmi les espèces compatibles au volume de votre bac.
Aussi, certaines espèces naines n’auront pas leur place dans de trop gros volumes. On pense aux plus petits et timides gobies comme Lotilia graciliosa, Discordipinna griessingeri, Gobiodon, Eviota, Trimma… Dans un aquarium trop grand, avec des poissons souvent trop intimidants, vous ne le verrez pas /très peu, et la concurrence alimentaire peut mener à leur disparition. Nous avons aujourd’hui la chance d’avoir les connaissances, les technologies et le matériel qui permettent de se faire plaisir avec un petit volume. La seule contrainte ? Être régulier dans la maintenance, mais finalement : n’est-ce pas aussi le cas avec un plus grand volume ? Il n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui d’avoir un aquarium marin de 30 à 100L. Équipé correctement, avec une maintenance régulière et une population adaptée, votre aquarium ne sera qu’une partie de bonheur. Cela peut même paraître plus simple pour un débutant, car un nano aquarium nécessitera moins de matériel technique qu’un plus gros aquarium.
Si l’on pense majoritairement aux poissons, cela peut être valable pour certains coraux et invertébrés. En effet, des espèces peuvent devenir énorme, et leur présence en petits aquariums n’est pas recommandée. C’est notamment le cas des Acanthophyllia, Trachyphyllia, Catalaphyllia, Heliofungia qui gonflent énormément leurs tissus par exemple. Ou encore, des espèces très agressives avec leurs voisins comme les Plerogyra, Echinopora, Pectinia, Galaxea. Ceux-ci ont des filaments d’attaque / chasse de plusieurs centimètres de long, ce qui nécessite d’éloigner les autres coraux si vous ne nous souhaitez pas les voir se faire brûler et mourir.
Autres considérations
Outre la forme et le volume, d’autres caractéristiques sont à prendre en compte dans le choix de la cuve.
Tout d’abord, la filtration. Le plus souvent, les aquariums de plus de 150 litres sont équipés d’un filtre type décantation, placé sous l’aquarium. Ce filtre est une cuve compartimentée qui contient les différents appareils et médias de filtration, pour les cacher de la vue de l’aquariophile. Vous pouvez alors y placer une filtration mécanique, biologique et chimique, ainsi que le chauffage, l’écumeur et autres appareils selon le type de maintenance choisie.
En contrepartie, cela implique que l’espace sous l’aquarium lui est dédié.
Au contraire, les plus petits aquariums sont soit dépourvus de filtration, soit équipés d’un compartiment de filtration sur l’arrière de l’aquarium. La vitre de séparation entre « l’aquarium » et « le filtre » est souvent noire, pour cacher le matériel qu’il contient. C’est ce que l’on appelle un aquarium « All-in-one » pour « tout-en-un ». Leurs avantages : une gestion plus simple de la circulation de l’eau, et pouvoir être posés sur n’importe quel meuble, qui peut servir de rangement.
Derniers critères de choix de l’aquarium : la qualité du verre et la couleur des joints. Vous trouverez sur le marché des aquariums en verre « ultra clair », « cristal », « ultra blanc ». Ces termes désignent du verre dont la teneur en fer est réduite ce qui le rend plus « transparent », moins verdâtre. Cela se voit plus nettement en regardant l’épaisseur de la vitre. Ce genre de verre, plus couteux, réduit l’altération visuelle des couleurs lorsque l’on regarde l’aquarium. On en oublie presque son existence et l’on profite de ce qui est dans l’aquarium. Cet effet est accentué par la qualité de finition des joints en silicone. Très fins et transparents, on ne remarque pas les contours de l’aquarium. La question d’avoir des joints noirs se pose davantage sur une cuve avec un fond noir (aquarium « tout en un » ou aquarium simple avec la vitre arrière noire). C’est avant tout une question de goûts.
Le meuble
Pour disposer l’aquarium il faut un support sain et solide. Les plus gros volumes avec décantation sont souvent proposés en ensemble avec un meuble dédié. Pour les aquariums sur mesure, vous pouvez optez pour un châssis en métal soudé ou en bois, recouvert de la finition de votre choix (bois traité, alu dibond…).
Les plus petits aquariums peuvent s’installer facilement sur un meuble déjà présent chez vous. L’essentiel est qu’il soit assez costaud pour soutenir le poids total de l’aquarium (cuve + sable + eau + roches). L’aquarium participera alors à l’ambiance générale de votre intérieur, sur un buffet, une commode, un bureau, un plan de travail…
Assurez-vous de la planéité du support. Placez un tapis en mousse entre le meuble et l’aquarium pour corriger les éventuels défauts de surface. Pensez également prévoir un espace pour les éléments annexes (multiprise, boîtiers d’alimentation et contrôle des différents appareils, éventuelle réserve d’eau pour compenser l’évaporation).
Le chauffage
La plupart des espèces maintenues dans nos aquariums se plaisent dans une eau entre 23 et 26°C. Pour cela, il est souvent nécessaire de chauffer l’eau. Il existe des chauffages appelés « thermoplongeurs ». Ils sont le plus souvent « thermostatés », qu’il faudra régler à la température voulue. Certains ne le sont pas. Il faudra alors le brancher sur un thermostat qui l’allumera / l’éteindra selon la température détectée par la sonde. Enfin, certains sont à température fixe, généralement 25 ou 26°C. Vous n’avez donc rien à faire, il régulera la température par lui-même, et vous ne pourrez en changer. Nous évoquons la gestion de la température dans notre dossier sur les paramètres de base en aquarium marin.
Conseils : choisissez des appareils de marques réputées fiables. Il arrive souvent que des chauffages bas de gamme ne s’allument plus ou ne s’éteignent plus. Dans les deux cas, on s’en rend souvent compte trop tard. Vérifiez quotidiennement la température de l’eau de votre aquarium.
L’éclairage
Qui voudrait d’un aquarium plongé dans l’obscurité ? L’éclairage est un point essentiel à la vie de l’aquarium. Tout d’abord, pour instaurer des cycles jour/nuit rythmant de nombreuses activités chez les animaux et coraux. Mais aussi, par besoins physiologiques des coraux. Ceux-ci (à l’exception de certains, plus délicats à maintenir) sont issus d’une symbiose entre des animaux proches de la méduse (les polypes), et d’algues microscopiques (les zooxanthelles du genre Symbiodinium). Ces algues, présentes par milliers dans les tissus coralliens, ont besoin de cette lumière pour se multiplier et fournir de l’énergie essentielle à la survie du corail. Aujourd’hui, les éclairages LED font l’unanimité, tant par soucis d’économie d’énergie, que par leur efficacité. Depuis le début des années 2000, les éclairages LED pour aquariums ont été continuellement améliorés. Leurs points forts ? Leur faible consommation pour une forte puissance lumineuse, et la capacité de les moduler finement, notamment grâce au contrôle via une application. C’est, à notre avis, l’une des clés principales pour un aquarium récifal réussi. Optez pour une rampe au spectre complet, et particulièrement riche en LED émettant dans le bleu, le violet et cyan.
Les pompes
Comme l’éclairage, le mouvement d’eau est vital l’aquarium. L’eau est le vecteur de transport des nutriments pour les coraux et poissons, et d’évacuation de leurs déchets. Une bonne circulation de l’eau est alors essentielle. Tout d’abord, pour son oxygénation et son épuration. Un brassage suffisant permet d’augmenter les échanges entre l’air de la pièce et l’aquarium, augmentant la diffusion de l’oxygène notamment. Aussi, cela permet d’éloigner les déchets des coraux, qui vivent fixés à leur substrat. Les coraux, comme tout autre être vivant, produisent des déchets métaboliques. Ceux-ci sont libérés dans l’eau environnante. Il est donc essentiel que cette eau soit renouvelée, par une circulation continue. Enfin, les coraux se nourrissant des particules et des éléments dissous dans l’eau à leur contact, la renouveler permet de leur apporter cette nourriture.
Pour assurer cette circulation de l’eau, il faut distinguer deux types de pompes :
- Les pompes de circulation / de remontée (ou de reprise), qui permettent les échanges d’eau entre l’aquarium et le filtre pour son épuration mécanique et biologique. Il est recommandé d’opter pour une pompe de circulation de débit horaire équivalent à 4 à 10 fois le volume de l’aquarium (on parle de « turnover » de l’eau entre le filtre et l’aquarium). Par exemple, pour un aquarium de 300 litres, une pompe de remontée/circulation de 1200 à 3000 L/h suffit. Il existe aujourd’hui des pompes réglables dites « DC», qui offrent la possibilité d’ajuster leur débit via un boîtier de contrôle ou une application. Vous pourrez alors le moduler selon votre configuration.
- Les pompes de brassage, qui permettent de mettre en mouvement l’eau tout autour des animaux dans la cuve principale.
Le débit total de brassage dépend des coraux maintenus. Les coraux mous et coraux durs à longs polypes (LPS) ont généralement besoin d’un brassage lent à modéré. On considère alors qu’un brassage total de 10 à 20 fois le volume du bac par heure suffit. La majorité des coraux durs à petits polypes (SPS) ont besoin d’un courant plus important, en partant sur la base de 20 à 40 fois le volume du bac par heure. Enfin, les plus exigeants, exposés aux vagues en milieu naturel, apprécient un courant encore supérieur, on peut alors partir sur une base de 40 à 60 fois le volume du bac par heure.
Ces valeurs sont données à titre indicatif, et dépendent du nombre de pompes, de leur placement et de leur réglage.
Première règle : ne pas créer un courant laminaire, c’est-à-dire unidirectionnel et continu. Ce genre de courant est cisaillant et empêche les coraux de développer leurs tissus et polypes. Préférez un débit variable et aléatoire.
Deuxième règle : multiplier les pompes de brassage permet de créer un mouvement d’eau général plus diffus et naturel. Vous réduisez aussi les risques de création de zones mortes où les déchets s’accumuleraient et formeraient des zones de pollution. Les valeurs indiquées ci-dessus sont donc la somme des débits de chaque pompe utilisée.
Troisième règle : évitez la constance et la régularité. Il existe aujourd’hui de nombreux modèles avec des modes de brassage variables : impulsions de longueur variable, débit aléatoire, effet vague, brassage par paliers de débit croissant… Avec la possibilité de coupler ou mettre en opposition les pompes. Pensez qu’en milieu naturel, ce sont les cycles de marée qui rythment le brassage des coraux avec une fréquence de changement de régime toutes les 6 heures.
L’eau
Un aquarium sans eau, c’est moins drôle ! Un aquarium réussi implique une qualité d’eau optimale. En aquarium marin et récifal, il est plus que recommandé d’utiliser de l’eau osmosée dans laquelle on dissout un mélange de sels spécialement conçu pour nos aquariums. L’eau de mer contient plusieurs dizaines d’éléments dissous, jouant tous un rôle pour nos coraux, invertébrés et poissons. Ils sont naturellement présents dans des proportions assez stables dans les eaux baignant les récifs où prospèrent les coraux. Il est donc normal de se rapprocher le plus possible de cette composition.
L’eau osmosée est de l’eau filtrée finement de sorte qu’elle ne contienne plus d’élément dissous. Il est alors essentiel d’acheter de l’eau osmosée chez son revendeur aquariophile ou de s’équiper d’un osmoseur, pour produire soi-même son eau. A noter qu’un osmoseur s’entretient régulièrement. Il suffit de changer les différentes cartouches filtrantes qui le composent. Un appareil appelé TDS mètre permet de mesurer la conductivité de l’eau, une mesure reflétant la concentration en éléments dissous de l’eau. Une eau pure a une conductivité de 0.
Pour reminéraliser correctement l’eau et obtenir une eau de mer propre au développement d’un aquarium marin, il existe des mélanges de sels prêts à l’emploi. Selon votre projet de population corallienne, certains sont enrichis en éléments répondants aux besoins des coraux les plus exigeants. Découvrez dans notre articles sur les paramètres de base en aquarium marin des conseils pour l’’obtention d’une bonne salinité.
L’aménagement
Après avoir évoqué le matériel technique obligatoire, il nous reste à parler de l’aménagement intérieur de l’aquarium, à savoir la base du décor : le sable et les roches.
Dirigez-vous uniquement vers de sable corallien. Il en existe de différente granulométrie. C’est alors une question de goût, mais qui n’est pas sans conséquence. La couche de sable est à considérer comme un compartiment de vie à part entière. A l’échelle microscopique, il est le support pour les bactéries dégradant les déchets des poissons et coraux. A échelle de taille supérieure, de nombreuses espèces de crustacés et vers de quelques millimètres y construisent des galeries. Ces espèces consomment les surplus de nourriture et excréments des poissons. Enfin, à une échelle encore plus grande, des poissons et crevettes ont besoin de sable. Les labres comme les Macropharyngodon ou les Halichoeres s’ensablent pour dormir. Les poissons mandarins et les gobies comme les Valenciennea et Signigobius y trouvent leur nourriture. Et quel bonheur d’observer une symbiose entre une crevette-pistolet et un gobie défendant leur bout de territoire !
Pour éviter que le sable n’accumule trop de déchets et que les algues s’y développent, il est important d’ajouter des escargots, concombre de mer étoiles de mer et oursins fouisseurs, que l’on appelle détritivores. Leur activité permet de remuer régulièrement le sable, remettant en suspension une partie des sédiments, et ils se nourrissent généralement de la nourriture qui s’y dépose. A noter qu’un sable trop grossier (>3 mm) ne leur plaira pas. L’entretien du sable (exportation des déchets qui s’y accumulent) sera alors de votre ressort (et c’est ici que l’on rappelle également l’importance du brassage évoqué précédemment).
Enfin, pour agencer les coraux, un décor rocheux est nécessaire. Traditionnellement, il est constitué de roches que l’on qualifie de « vivantes ». Celles-ci proviennent de zones de prélèvement aux larges des récifs. Elles tiennent leur nom du fait de la quantité impressionnante de formes de vies qu’elles contiennent, des bactéries aux crustacés en passant par des vers, des algues, etc. Elles ont pour avantage d’importer dans votre aquarium une partie des différents maillons d’un réseau alimentaire complexe. L’aquarium récifal devient alors un véritable écosystème miniaturisé. Mais se pose la question éthique d’extraire des récifs ces roches et de leur faire traverser le globe. Pour réduire cet impact écologique et logistique, il existe aujourd’hui de nombreuses roches de substitution. Elles peuvent être en céramique, sculptées à la main, ou naturelles, provenant d’anciens récifs devenus des carrières sur le continent au fil des mouvements géologiques. La faune, les algues et les bactéries seront alors à apporter par des produits d’ensemencement, et l’ajout des premiers coraux. Ils sont généralement collés sur un support abritant de petits passagers.
Conseils : Agencez un décor harmonieux, pas trop chargé pour permettre une bonne circulation d’eau. Pensez à laisser de l’espace pour le développement des coraux et l’entretien du bac (nettoyage des vitres notamment). Une petite bouture de corail de 3 cm peut vite devenir une colonie de plusieurs dizaines de centimètres !
Consommables et autres accessoires de base
Comme évoqué dans la partie chauffage, un thermomètre sur lequel il faudra garder un œil régulier est nécessaire dans votre aquarium.
Pour gérer la salinité de votre eau, un densimètre-aéromètre est également obligatoire.
Enfin, des tests d’eau pour mesurer les paramètres « de base » sont également nécessaires pour débuter votre aventure récifale. Ces tests se présentent sous forme de kits comprenant un ou des réactifs, une éprouvette et une seringue. Nous vous conseillons de vous équiper en tests mesurant les nitrates (NO3), phosphates (PO4) qui sont les polluants majeurs de l’aquarium, mais qui servent également à une partie de l’alimentation des coraux. Également, les éléments majeurs du squelette corallien et importants pour le métabolisme des poissons et invertébrés qui sont le calcium (Ca), Magnésium (Mg) et les carbonates mesurés par les tests KH/alcalinité.
Pour résumer, il vous faut :
Matériel | Remarque |
Une cuve | Taille selon budget et/ou population |
Un meuble | Attention au poids total |
Un chauffage | Réglé à 23-26 °C |
Un éclairage | Spécial aquarium marin, LED conseillé |
Une pompe de remontée/circulation | 4-10 fois le volume du bac par heure |
Une / des pompes de brassage | Total 10 à 40 fois le volume du bac par heure selon les coraux voulus, pompes pilotables conseillées |
Du sable corallien | Granulométrie idéale <3 mm |
Des roches | Roches vivantes ou de substitution, décor aéré |
De l’eau osmosée | A acheter ou produite par un osmoseur entretenu |
Du sel | Spécial Eau de mer |
Des tests d’eau | Nitrates, Phosphates, KH, Calcium, Magnésium pour commencer |
Un aéromètre/densimètre | A rincer à l’eau douce à chaque usage |
Un thermomètre ou thermostat | Vérifier régulièrement la température |
Avec tout ça, vous avez l’équipement et le petit matériel de base pour démarrer votre aquarium marin ! Retrouvez d’autres conseils dans nos anciens et futurs dossiers, et plongez vous dans de bons livres d’auteurs éprouvés.